(On peut bien s'amuser !)
Né le 24 mai 1993, à Talence, Vincent éprouve très vite pour le ballon une irrésistible attraction.
Agé seulement de 1 an et demi, Vincent est à la créche Sainte colombes à Bordeaux. Il fait l'objet d'une analyse psychomotrice par un professionnel en charge de toute la région Sud-ouest.
A l'issue de cette analyse, le professionnel demande à nous rencontrer; nous pensons que quelque chose ne va pas, car Vincent est à cette époque très agressif avec ses camarades.
A notre grande surprise, le sujet abordé par le professionnel ne touche pas à cet aspect. L'objet unique du rendez-vous est en fait lié à l'extraodinaire capacité motrice de vincent, un ballon dans les pieds... Il nous est demandé si nous formons Vincent, si nous lui faisons faire des exercices... De sa vie de professionnel, il n'a jamais vu cela !
Mais les choses évoluent, et l'on ne devient pas toujours ce que l'on voudrait être. D'autant que le papa de Vincent est plutôt attiré par d'autres sports, notamment les sports de combat, comme le karaté.
Que souhaite un papa pour son fils ? Lui offrir dans la vie les mêmes armes que lui dans l'adversité, et parfois même en faire l'objet de ses propres envies, issues de ses propres frustrations, de ses propres désillusions.
Le dit papa le met donc au karaté. Vincent est tonique, nerveux, rapide, ses coups sont secs et il aime le combat. Il apprend très vite, progresse en souplesse et sa nature très explosive, brutale, à cette époque là, trouve un léger apaisement. Le papa se félicite, espère légitimement pouvoir amener son fiston au plus au niveau et commence à prospecter pour l'engager dans un bon club de karaté...mais c'était sans compter sur sa propre volonté, ses propres aspirations.
Vincent nourissait d'autres rêves: le football !
Alors âgé de quelques années, il vient me voir, me dit qu'il ne comprend pas le karaté, que ça ne l'intéresse pas. Je suis surpris par ses paroles auxquelles je ne m'attendais pas, et sortant son petit porte monnaie, il me dévoile une somme d'argent importante, en me disant:
"Papa, j'ai économisé pour me payer ma licence de football ! Je ne veux pas faire de karaté, je veux faire du foot !
Déçu, mais fier de sa détermination, je l'inscris dans le club le plus proche: Saint Aubin de Médoc. Ici, dès le premier jour, Eric Schell, entraineur des poussins, équipe 3, le remarquera. Sa première remarque sera de me dire : "ça fait combien de temps qu'il joue au foot le petit...il a du ballon", et le lendemain, un autre entraineur, Eric Porcelli, vient me voir, pour me demander de récupérer le petit dans son équipe, l'équipe 1.
Toutefois, Vincent est timide, il se sent un peu bousculé par ces adultes qui s'intéressent soudainement à lui et refuse la proposition. Il restera donc un an avec Eric Schell, évoluant de la place d'arrière gauche à celle de milieu, en équipe 3. On a passé de bon moments, et surtout on a découvert vincent, sa passion, son talent, en même temps qu'il nous faisait découvrir et aimer le football.
L'année d'après, donc en poussin deuxième année, s'effectuera avec Didier comme entraîneur. Ce sera pour Vincent une confirmation de son talent ou il démontrera pour la première fois de grandes qualités de buteur, bien qu'évoluant en milieu de terrain.
Il fera cette année là une prestation remarquable en marquant trois buts à une équipe des Girondins de Bordeaux. Puis, en fin d'année, un entraîneur des girondins lui proposera de venir aux girondins de bordeaux à la prochaine rentrée.
Alors que Vincent se prépare à faire sa rentrée aux girondins de Bordeaux, fier de ce qu'il pense être un recrutement, il se doit en fait de convaincre par de nouveaux tests...et vincent ne convaincra pas!
Trop timide, trop gentil sur le terrain, il s'effacera pour revenir à Saint Aubin de Médoc où on lui demandera de faire ses preuves avec l'équipe première des benjamins deuxième année, dirigée par Eric Porcelli secondé par Yannick Labat. Pour Vincent, ce sera une année difficile, grisée par la déception de son rejet aux girondins, mais murie de détermination. Vincent évoluera à la place de milieu de terrain, ne marquant que très peu de buts, mais consolidant ses acquis, développant une combativité et une technique exemplaire.
En fin d'année, le championnat oppose saint aubin de Médoc à l'équipe 1 des girondins de bordeaux, dirigée par Jérome Villa. Vincent fera à cette occasion une excellente prestation, conclue par une victoire de 1 à 0 pour les girondins, sur penalty. Saint Aubin termine son championnat à la deuxième place, derrière les girondins de Bordeaux.
Vincent passe en benjamins deuxième année où il occupe pour une première partie du championnat la place de milieu de terrain. Les choses se passent bien pour lui, mais l' équipe ne profite pas toujours d' une bonne finition, ce qui fait que Saint Aubin perd des places sur le tableau. Il faudra attendre la seconde période du championnat pour que, à l' initiative d' ailleurs très contestée de son entraîneur de l' époque, Mr Patrice Bellocq, Vincent évolue en lieu et place d' attaquant, poste qui lui permettra de dépasser sa timidité, de prendre confiance, de développer sa qualité de buteur et d' exprimer à nouveau le voeux d' entrer aux girondins de bordeaux.
Il marquera tout au long de cette saison 67 buts, participera à des tournois où il sera élu meilleur joueur, et surtout, décidera de passer en fin d' année la sélection annuelle des Girondins de Bordeaux ! Il est à ce moment là très en confiance, et obtient de bon résultats avec son équipe à la coupe Guérin. Ses derniers matchs confirment sa sélection aux girondins de Bordeaux , ce dont nous informe Monsieur Petyt, alors responsable de la section des treize ans.
Voilà, Vincent rentre maintenant aux girondins de Bordeaux, fier, mais très vite, il perd sa confiance en perdant son poste d' attaquant avant même son premier match officiel. Son insertion dans une équipe déjà formée depuis de nombreuses années rend les choses difficile. Son entraîneur de l' époque, Sébastien Sommacal, l' essai sur un match amical au poste d' attaquant, et le renvoie aussitôt sur un poste de milieu défensif pour le premier match officiel. Vincent est déçu, les choses vont mal, très mal pour lui puisqu'il se fait casser le nez lors du deuxième match d'ouverture du championnat.
Vincent saigne sur le terrain, l' arbitre ne siffle rien, l' adversaire ne se retourne pas, continue son chemin sans la moindre excuse, et le match suit son court, sans la moindre considération pour ce gosse de 12 ans et demie, ennemi d' un instant qui se retire, s' assoie sur le banc, impassiblement, jusqu'à ma décision de l' emmener à l'hôpital où il subira la première opération de sa vie.
Il aura fallu cette confrontation brutale et prématurée avec les hommes pour que Vincent quitte l' enfance et ses aspirations à un jeu propre, à une humanité décente.
Néanmoins, Vincent revient. Il ne marquera pas de but cette année là, ou si peu que je ne m' en souviens pas. Il se fera tout simplement sa place dans l' équipe.
L' équipe des 13 ans deuxième année, dirigée par Pascal Mirande, aura été pour Vincent une très bonne année, malgré les blessures qui clôtureront la saison. Il y retrouvera son poste d'attaquant par lequel on l'avait découvert à la coupe Guérin, marquera un nombre indéfini de buts et gagnera sa carte d'entrée pour les 14 fédéraux, aux girondins de Bordeaux.
La saison 2007/2008 Vincent est donc dans l'équipe des 14 ans fédéraux aux girondins de Bordeaux, sous la direction de l'entraîneur Olivier. Malheureusement, l'année débute très mal pour Vincent qui accumule blessures sur blessures, entrecoupée de bréves apparitions. A son retour, l'équipe s'est habituée à compter sans lui... le ballon fuse à droite, à gauche, au dessus... la reprise est difficile et seclôturera en fin d'année par un contrat tiré par les cheveux.
La saison 2008/2009 Vincent rentre chez les 15 ans, dirigés par Monsieur Dogon, qui priviligie le football offensif de Vincent. Dès le début de la saison, après les premiers matchs de préparation et un match officiel, Vincent est promu en 16 ans où il passera le reste de l'année, en compagnie de l'entraîneur, Monsieur Penalva.
Vincent est en forme, il n'est plus embêté par ses blessures aux ischios, et du coup les choses vont beaucoup mieux pour lui. Il peut donner sur le terrain tout son potentiel et marque à chaque match, bien qu'évoluant en milieu de terrain. En milieu d'année, il fera même l'objet d'une sélection en pré france, mais de terribles événement familiaux vont entraver soudainement sa progression...
Vincent, très perturbé, tombe malade la veille de son départ en pré france; les événements familiaux se sont passés dans la semaine avant son départ... Il perd confiance brutalement. Comment peut-on s'épanouir à 15 ans et demi lorsque sa jeune soeur à laquelle il est très attaché fait une tentative de suicide !
Vincent informe son entraineur d'un problème qui a perturbé sa sélection, mais il lui sera répondu que "c'est trop tard, qu'il fallait le dire avant !"...
Effectivement, c'était trop tard ! L'entraîneur lui reprochera deux matchs après, devant toute l'équipe, d'être un égoiste ! Ce mot restera gravé pendant longtemps dans l'esprit de vincent comme une blessure; Peut-être dans son inconscient cela sonne -t'il comme "tu es un égoïste, biensûr, tu es tranquille dans ton centre de formation, tu ne t'occupes de personne, et surtout pas du mal être de ta propre soeur !"
Mais le football ne connait pas ce genre de psychologie, du moins, pas aux girondins de Bordeaux !
l'année continue, Vincent ne marque plus, se déchire à nouveau aux ischios et l'équipe perdra tous les matchs qui suivront...une série de neuf matchs !
L'année des 16 ans, toujours avec Monsieru Penalva, est entrecoupée de reprise et de blessures récidivantes. Vincent fera une courte apparitionau tournoi mondial de Monaigu où Manchester demandera à le voir, juste avant une nouvelle blessure !
Quelle poisse !
L'année termine par une blessure et la saison qui suit, avec pour entraîneur Monsieur Lucas, en moins de 19, sera catastrophique !
En effet, Vincent jouera à raison de quelques minutes sur les premiers matchs officiels, soit jusqu'à fin septembre, puis, ne réapparaitra pas de toute l'année sur le championnat !
Nous ne comprenons pas; Vincent est en forme, demande à jouer, mais on lui dit qu'il n'est pas agressif, qu'il doit être plus agressif s'il veut exister... mais où peut-il exercer cette agressivité sinon à l'entrainement, avec ses copains, de plusieurs années pour certains !
Pourtant, certains copains parlent pour lui, disent que Vincent est énorme à l'entraienemt, qu'il a retrouvé ses jambes, qu'il est du Messi craché ... Lors d'une opposition avec la CFA, Vincent part du milieu de terrain, driblle le premier joueur, Alou Diarra, capitaine de l'équipe de France, suspendu alors, puis driblle un deuxième joueur de la CFA, puis un troisième joueur de la CFA, regarde sur sa droite, fait une passe millimétrée, pique vers le but, redemande le ballon sur la tête, mais le coéquipier préfère taper au but depuis un angle impossible !
Michel Pavon, sur la touche, S'insurge ! il a vu Vincent ! Malheureusement, il semble avoir démissionné du club ! Dommage pour les jeunes !
Tout le monde l'a vu ! Philippe Lucas, Patrick Batiston, directeur du centre de formation, Marius Trésor...Tout le monde connait le talent de Vincent, mais Philippe Lucas s'empresse de noircir le tableau sur l'action qui suit en reprochant à Vincent de ne pas s'être replacé défensivement.
Vincent me le disait, '"comment veux-tu papa que les autres responsables du centre te voient s'ils entendent à longueur de temps que je n'ai pas le mental, que je ne suis pas agressif et que je n'ai aucune cahnce de pouvoir prouver le contraire sur un match, une vraie compétition !"
pour Vincent, ce sera véritablement une année de torture, une condamnation abrupte en début d'année, impartiale, intolérante, si éloignée de l'idée que l'on peut se faire de la formation !
Le verdict du club tombe en fin d'année: le contrat de Vincent ne sera pas renouvelé !
Actuellement, Vincent recherche un club d'acceuil. Ce sont dans la vie d'un footballeur, d'un passionné, des moments difficiles...
...Mais je sais que tu reviendras, fiston !